UN PEU D’HISTOIRE …
LIVRY
Commune Nivernaise à la frontière de l’Allier et du cher, Livry est un bourg dont dépendent 5 hameaux : Riousse, Paraize, Alligny, Chambon et Taloux. Commune rurale de d’environ 700 habitants sur une superficie de 2760 ha, elle fait partie du canton de Saint-Pierre-Le-Moûtier.
Ses origines résultent de celles de Saint-Pierre-Le-Moûtier qui datent de la Reine Brunehaut (534-613). Sa cour, installée à Autun, cette reine eu le caprice de couvrir de hameaux toute la surface du Delta qui s’étend entre la Loire et l’Allier. Cette contrée, jadis occupée par les Boïens, s’appelait alors Pagus Gentilicus, bourg des gentils. Saint-Pierre-Le-Moûtier en était le centre. Après la fondation de l’Abbaye de Saint-Pierre, les moines se chargèrent de défricher les terres alentours et d’établir des colonies agricoles. Ils y eu nécessité de construire des oratoires pour les religieux directeurs de travaux ainsi que pour leurs manœuvres et pour leur famille. De là aussi l’origine de Livry au XIIème siècle.
Le Bourg appartient aux Nivernais. En 1686, Livry a pour Seigneur Madame l’Abbesse de Nevers et compte 68 feux. Moins développé que Riousse, sa voisine Bourbonnaise, le bourg connait une culture pauvre : blé et seigle suffisent à peine à nourrir les habitants. on assiste tout de même eu XVIIème à une extension de la zone d’habitat le long des voies d’accès au bourg et l’on voit apparaître le quartier ouvrier lié à la porcelainerie et à ses ateliers ouverts grâce à la présence de kaolin à la Barre.
En 1749, à l’acquisition de la baronnie de la Ferté Chauderon, les Andrault de Langeron deviennent seigneurs de Livry (tout comme Précy et Chambon).
Quand arrive 1789, les esprits sont révolutionnaires. La peur de 1793 fait que l’agriculture est provisoirement abandonnée ; le travail est stoppé, les récoltes inexistantes. Mais la révolution à Livry reste modérée puisqu’ici l’on est soumis à aucune puissance féodale.
Aussi le hasard rendit chanceux les nobles de Livry. Au mois d’août de l’année 1792, une diligence se dirigeant vers le Bourbonnais s’arrêta sur la place du village. Une femme en descendit pour se reposer un moment sous l’orme. Cette femme n’est autre que l’épouse de Tallien, l’un des instigateurs du 9 Termidor. La comtesse de Langeron, avertie de sa présence, alla la trouver et lui demanda de faire quelque-chose pour sa famille. On dit que de retour à Paris, la femme su Député Girondin pria Saint Just de rayer les noms des Langeron et des Dreuil de la liste des morts. Refusant d’abord, il proposa de jouer leur sort aux cartes. C’est Madame Tallien qui remporta la partie. Ainsi, les comtes de Langeron et les Dreuil connurent l’exil et non la mort…
Depuis longtemps tiraillée entre les sires de Bourbon et les comtes de Nevers, en 1790, après décision de l’Assemblée Constituante, Livry se retrouve dans le département de la Nièvre.
Lors de la première guerre mondiale, Livry devient une garnison et accueille militaires et jeunes soldats des classes 1916 et 1917 en partance.
Cette guerre tuera 34 hommes de la commune. Pour le souvenir, en 1920 sera érigé un monument aux morts sur la place de la Mairie, près de l’église.
RIOUSSE
Quand on recherche les origines de ce petit village épars, on rencontre nombreuses et souvent contradictoires explications.
Les premiers habitants de Riousse seraient une colonie d’Auvergnats installée par le Prince de Condé, Louis I de Bourbon. Celui-ci, visitant ce lieu encore à moitié inculte, voulut fertiliser cette terre prometteuse. D’autres historiens parlent de Louis II de Bourbon (1356-1410) ou encore de Pierre II de Bourbon (1433-1503). Il est donc difficile de connaître la véritable origine de Riousse.
Assurément, Riousse est Bourbonnaise et appartient à l’élection de Moulins jusqu’en 1697. Au XVIIème siècle, son terroir à froment, à seigle et à vignes nourrit 119 feux.
Lieu propice à la viticulture, au XIXème siècle, Riousse est un hameau de petits propriétaires vignerons : 300 vignerons partagent 300 hectares de vignes. Les ceps sont partout et le cru est alors réputé.
En 1900, c’est un hameau prospère. On y trouve une huilerie au bas de Riousse, trois cafés-épiceries sont ouverts. Travaillent également un charron, deux maréchaux-ferrant (dont un spécialisé à ferrer les pattes avant des bovins), deux sabotiers, deux tonneliers, un tisserand (filant le chanvre avec un rouet), deux musiciens, …
Le déclin de la vigne débute avec la première guerre mondiale. Population masculine amoindrie, dénatalité … La main d’œuvre manque là ou le travail en exige.
Dans les années 20, la surproduction fait chuter les prix. La concurrence des vins du Midi et d’Algérie achève le marché. La prime à l’arrachage dans les années 50, le remembrement des années 70 … Petit à petit, on abandonne la vigne pour se consacrer à l’élevage.
En 1990, il ne reste que 3 hectares de vigne.
LA FONTAINE DE RIOUSSE …
La fontaine de Riousse était encore utilisée au milieu du XXème siècle comme lavoir public. Elle fut de tout temps le quartier général des lavandières. Son rôle fut primordial autrefois quand sa source, divisée en deux débits, permettait de part et d’autre de la chaussée aux vignerons d’avoir l’eau courante à leur porte pour, entre autre, laver leurs tonneaux.
Une légende dit que sa présence au milieu du village est dues aux caprices de Gargantua. Ce géant fabuleux doué d’une force extraordinaire, en promenade sur les hauteurs de Chantenay-Saint-Imbert, lança le palet et le marteau qu’il portait en disant :
« où mon palet tombera, fontaine jaillira. Où mon marteau tombera, clocher se bâtira ». Le palet tomba sur la place de Riousse ; la fontaine est née. L’immense pierre plate sur laquelle les laveuses posaient leur linge était nommée par tous « palet de Gargantua ». Quant au marteau, lancé avec une force non moins extraordinaire, il tomba sur la place de Livry, là où s’est élevé l’église. La fontaine pourrait être à l’origine même de la désignation Riousse puisque le verbe grec puw signifiant « je coule » semblerait correspondre à son étymologie.
LA BOUSCULAT …
Au calendrier officiel, les rioussats ont ajouté la Saint Bousculat. Chaque deuxième dimanche du mois d’octobre, on célèbre les « entonnailles » (mise en tonneaux du vin nouveau).
Cette fête est surnommée à Riousse depuis plus d’un siècle la bousculat.
Pourquoi cette désignation ? Les villageois proposent deux explications. Les voici rapportées :
. lors de cette fête, tout le monde boit beaucoup et une fois avoir goûté le vin bourru, les buveurs s’animent et se bousculent.
. on dit aussi qu’autrefois les vignerons du hameau se faisaient un point d’honneur d’être les premiers à présenter le vin nouveau à leurs clients. Pour être prêts avant les autres, ils se bousculaient au travail.
Au siècle dernier, cette fête était l’occasion de se retrouver, prendre du bon et voir du monde, en contrepartie à la solitude que pouvait éprouver le vigneron dans son dur travail.
Aujourd’hui encore cette tradition perdure …